Anatomie de surface du globe oculaire et de l'appareil lacrymal



Anatomie de surface du globe oculaire et de l'appareil lacrymal

La face antérieure de la sclère (sclérotique, le « blanc » de l'œil) est tapissée par la conjonctive bulbaire, transparente, qui contient des vaisseaux sanguins minuscules, mais visibles. Lorsque la conjonctive est irritée, les vaisseaux peuvent se dilater de façon appréciable et la conjonctive bulbaire enflammée prend alors une teinte rose bien distincte (œil « rouge »). Normalement épaisse et opaque, la sclère apparaît souvent légèrement bleue chez le nourrisson et le petit enfant ; chez de nombreuses personnes âgées, sa teinte est jaunâtre.

La partie antérieure et transparente de l'œil est la cornée, dont la périphérie entre en continuité avec la sclère. Comme on peut l'observer de profil, la partie visible du globe oculaire fait protrusion dans la fente palpébrale. On peut observer que la convexité de la cornée est plus importante que celle du reste du globe oculaire (la partie tapissée par la sclère) ; l'angle peu profond qui marque la jonction scléro-cornéenne est le limbe de la cornée. La saillie de la cornée rend également les mouvements oculaires visibles lorsque les paupières sont closes.

La pupille, l'orifice circulaire sombre qui permet la pénétration des rayons lumineux, est entourée par l'iris, un diaphragme circulaire pigmenté. Les dimensions relatives de la pupille et de l'iris varient avec l'éclat de la lumière qui pénètre dans l'œil ; remarquons toutefois que la taille de la pupille et de l'iris doit être identique des deux côtés.

Normalement, lorsque les yeux sont ouverts et que le regard est dirigé vers l'avant, la partie supérieure de la cornée et de l'iris est couverte par le bord de la paupière supérieure, tandis que leur partie inférieure est complètement exposée au-dessus de la paupière inférieure, laissant apercevoir une étroite bande de sclère. Même de légères variations de la position des globes oculaires sont évidentes et modifient l'expression faciale ; cela peut aller d'un air de surprise lorsque les paupières supérieures se soulèvent (comme cela se produit dans l'exophtalmie, la protrusion du globe oculaire provoquée par l'hyperthyroïdie) à l'air somnolent (comme cela se produit lorsque la paupière supérieure s'affaisse [ptôse] à la suite de l'absence d'innervation sympathique dans le syndrome de Claude Bernard-Horner).

La conjonctive bulbaire se réfléchit pour passer de la surface de la sclère sur la face profonde de la paupière. La conjonctive palpébrale, normalement rouge et vascularisée, peut avec de l'expérience fournir une certaine évaluation du taux d'hémoglobine. Elle est couramment examinée lorsqu'on suspecte une anémie, une pathologie sanguine se manifestant habituellement par une pâleur des muqueuses. L'éversion de la paupière supérieure permet d'évaluer la taille et l'étendue du tarse supérieur qu'elle renferme. Il est en général possible de distinguer les glandes tarsales à travers la conjonctive palpébrale ; elles apparaissent comme des stries verticales légèrement jaunes. Un examen plus détaillé permet d'observer les ouvertures de ces glandes (environ 20 par paupière) sur les bords des paupières, en arrière des deux ou trois rangées de cils. Comme la conjonctive bulbaire est en continuité d'une part avec l'épithélium antérieur de la cornée et d'autre part avec la conjonctive palpébrale, elle forme dans son ensemble le sac conjonctival. La fente palpébrale peut donc être considérée comme l'ouverture antérieure du sac conjonctival.

Dans l'angle médial de l'œil, on peut observer un réservoir rougeâtre et peu profond où s'accumulent les larmes. c'est le lac lacrymal. Dans ce lac se trouve la caroncule lacrymale, une petite saillie humide et rosée formée de peau modifiée. Au côté latéral de la caroncule, on observe un pli conjonctival semi-lunaire qui empiète légèrement sur le globe oculaire. Le pli semi-lunaire est un vestige de la membrane nictitante des oiseaux et des reptiles. Lorsqu'on éverse le bord des paupières, on peut observer près de leur extrémité médiale un petit orifice, le point lacrymal, situé à l'apex d'une petite élévation, la papille lacrymale.