Muscles extra-oculaires de l'orbite
Les muscles extra-oculaires de l'orbite sont le releveur de la
paupière supérieure, les quatre muscles droits (supérieur, inférieur,
médial et latéral) et les deux muscles obliques (supérieur et
inférieur). Ces muscles travaillent en synergie pour mobiliser la
paupière supérieure et le globe oculaire. Ce dernier résume
en outre leurs insertions, leur innervation et leurs principales
actions à partir de la position neutre. D'autres détails concernant
certains muscles extra-oculaires sont fournis dans le texte qui va
suivre. Bien que leurs actions soient décrites séparément, le
muscles extra-oculaires agissent en fait rarement de façon
indépendante ; la plupart du temps leur activité est soit synergique
soit antagoniste. Des muscles qui sont synergiques pour une
activité peuvent être antagonistes pour une autre.
Muscle releveur de la paupière supérieure
Le releveur de la paupière supérieure est un muscle qui s'élargit en
se rapprochant de ses insertions distales pour former une large
aponévrose bilaminaire. La lame superficielle se fixe sur la peau
de la paupière supérieure et la lame profonde sur le tarse
supérieur. La plupart du temps, le muscle résiste à la
gravité et joue un rôle antagoniste vis-à-vis de la moitié
supérieure du muscle orbiculaire de l'œil, le sphincter de la fente
palpébrale. La lame aponévrotique profonde renferme des fibres
musculaires lisses, le muscle tarsal supérieur, qui élargit
davantage la fente palpébrale lors d'une réaction sympathique (par
ex., provoquée par la frayeur).
Muscles droits et obliques
Les quatre muscles droits (L. reclus, droit) naissent d'un
manchon fibreux, l'anneau tendineux commun (tendon de Zinn,
anneau de Zinn) qui entoure le canal optique et une partie de la
fissure orbitaire supérieure (fente sphénoïdale).
Les structures qui entrent dans l'orbite par le canal optique et par
la partie adjacente de la fissure orbitaire supérieure pénètrent
ainsi dans le cône des muscles droits. Les muscles
droit latéral et droit médial se trouvent dans un même plan
horizontal, tandis que les muscles droits supérieur et inférieur sont
dans un même plan vertical.
Ni le droit supérieur ni le droit inférieur n'exercent leur
traction parallèlement à l'axe longitudinal du globe oculaire (axe
neutre du regard). En conséquence, ils tendent
tous les deux à orienter la pupille médialement (en adduction).
Cette traction médiale des muscles droits supérieur et inférieur
est normalement compensée par une tendance similaire des
muscles obliques à orienter la pupille latéralement (en
abduction). À partir de la position neutre, le muscle oblique inférieur
(m. petit oblique) oriente la pupille latéralement et vers le
haut ; en synergie avec le muscle droit supérieur ; il porte donc
le globe oculaire vers le haut. De façon similaire, le muscle
oblique supérieur (m. grand oblique) oriente la pupille
latéralement et vers le bas, c'est-à-dire essentiellement vers le bas
lorsqu'il agit en synergie avec le muscle droit inférieur. Lorsque la
pupille est déjà en position d'adduction (comme lors de la
convergence qui accompagne la lecture rapprochée), les muscles
obliques sont responsables de l'élévation (oblique inférieur) et
de l'abaissement (oblique supérieur) du regard qui parcourt une
page vers le haut ou vers le bas. L'élévation et l'abaissement à
partir de la position d'adduction sont les principales fonctions
des muscles obliques.
En plus de ces quatre mouvements se déroulant autour des
axes horizontal et vertical, les muscles droits supérieur et inférieur
et les obliques interviennent également dans la rotation du globe
oculaire autour d'un axe antéro-postérieur. Le déplacement
médial du pôle supérieur de l'œil est l'intorsion ; le mouvement
latéral du pôle supérieur est l'extorsion. Ces mouvements
permettent d'adapter le regard aux inclinaisons de la tête. Leur
abolition consécutive à une lésion nerveuse contribue à engendrer une
diplopie (vision double).
Pour orienter le regard, une coordination des deux yeux doit
être accomplie par l'action combinée de couples musculaires
controlatéraux. Par exemple, pour diriger le regard vers la droite,
les muscles droit latéral droit et droit médial gauche doivent agir
en couple.
Gaine conjonctive du globe oculaire
La gaine conjonctive du globe oculaire (L. fascia bulbi, gaine du
bulbe, capsule de Tenon) enveloppe le globe oculaire depuis le
nerf optique jusqu'à la jonction scléro-cornéenne ; elle offre à
l'œil une véritable cavité de réception. La gaine
conjonctive est traversée par les tendons des muscles
extra-oculaires et se réfléchit sur chacun d'eux pour former une gaine
musculaire tubulaire. Les gaines musculaires des muscles
releveur de la paupière supérieure et droit supérieur sont
fusionnées ; en conséquence, lorsque le regard est dirigé vers le haut,
la paupière supérieure se soulève pour rester en dehors de la
ligne de vision.
La gaine des muscles droits médial et latéral envoie des
expansions triangulaires appelées expansions ligamentaires qui
se fixent respectivement sur les os lacrymal et zygomatique.
Ces expansions limitent l'abduction et l'adduction. En s'unissant au fascia des muscles droit inférieur et oblique inférieur,
ces expansions forment une sorte de hamac qui soutient le
globe oculaire ; c'est le ligament suspenseur du globe
oculaire. La gaine du bulbe est séparée du globe oculaire par un
espace épiscléral potentiel qui permet à l'œil de se mobiliser au
sein de sa capsule en forme de coupe. Une expansion
ligamentaire similaire se détache de la gaine du muscle droit inférieur ;
elle rétracte la paupière inférieure lorsque le regard est dirigé
vers le bas.
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